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Avec Henri Michaux,
1992

Son article en date du 5 février 1957 publié dans le quotidien Combat, dressait déjà d’Henri Michaux le portrait d’un poète d’exception. Depuis lors, Alain Jouffroy a livré plusieurs textes critiques, entretiens, conversations, poèmes manifestant pour l’auteur de Connaissance par les gouffres un intérêt jamais démenti. Le combat que mène Jouffroy sur le front de l’intériorité n’est pas si éloigné de celui de Michaux qu’il rencontre pour la première fois au cours de l’hiver 1949-1950 dans les murs de la galerie La Dragonne à Paris. Avec Michaux, il expérimente les effets de la mescaline sur la formation de la pensée et l’élargissement de la vision. Dans cet essai indispensable à la compréhension de l’auteur de Misérable Miracle, Jouffroy caractérise sa poésie, sa peinture, ses encres comme le produit d’une aventure et d’une accélération mentales de premier ordre qui vérifient Rimbaud en démontrant l’inanité d’une identité fixe du sujet. Par ailleurs, le texte de Jouffroy garde l’empreinte des rapports privilégiés que le jeune poète a longtemps entretenus avec son aîné. « Tout ce qui manquait à Breton, je l’ai trouvé chez Michaux » déclare Jouffroy dans Le Roman vécu, louant sa très grande qualité d’écoute, pas nécessairement opposable à celle de Breton mais plus disponible et moins corsetée de principes.