Composé en 1971, Mondino Te King rassemble douze petits poèmes en prose surmontés chacun d’un hexagramme similaire à ceux du Yi-King, ce fameux « Livre des transformations » chinois qui offre aux hommes de pénétrer l’énigme de leur destin. Le Mondino-Te King du poète, moins sentencieux que son inspirateur asiatique, nettement plus humoristique et joueur (les hexagrammes de Jouffroy sont ici associés à des intitulés en langue italienne), recherche lui aussi l’évidence du vrai mais en prenant, ici ou là, l’apparence d’un autoportrait au premier degré : « Réglant la conduite des uns sur un modèle qu’ils ignorent, déréglant celle des autres pour se faire, lui, plus voyant que jamais, il choisit et invite au choix, mais n’en tire pour lui-même aucune conséquence. Sa liberté est la calme acceptation du risque – lumière tombant de tous côtés, source sans filiation. »
