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Aimer David,
1989 (2021)

Composé au moment où la France célèbre le bicentenaire de sa Révolution, cet essai paru en 1989 aux éditions Terrain Vague-Losfeld, sera réédité en 2021 par L’Atelier contemporain de François-Marie Deyrolle, précédé d’ « Une déclaration » préface de Renaud Ego qui remet brillamment en perspective les rapports aimantés de Jouffroy à David et, plus largement, à la période révolutionnaire française. La visée première de cet essai est de réhabiliter la vie et l’œuvre de Jacques-Louis David (1748-1825), chef de file de l’école néoclassique, député à la Convention, peintre-citoyen ordonnateur des fêtes révolutionnaires de l’année 1792, avant de se disposer au service du pouvoir impérial de Napoléon Ier. En revenant sur cette trajectoire singulière d’artiste oeuvrant de concert avec les rumeurs et clameurs d’un peuple échafaudant le plan de ses libertés futures, Jouffroy s’emploie à démontrer que ce parcours singulier n’est pas celui d’un peintre pompier mais d’un « individualiste révolutionnaire» qui secoua les normes de son temps jusqu’aux racines  ; celui d’un artiste pré-voyant d’une révolution qui transparaissait dans ses tableaux d’avant 1789. Sa passion de peindre, son impénitente volonté de connaissance, le rapport renouvelé qu’il opère entre esthétique et violence sont analysés par Jouffroy au travers de tableaux emblématiques : Les Sabines, Marat assassiné, La Mort de Lepeletier de Saint-Fargeau, La Mort du jeune Bara. En dévoilant les aspects les moins visibles de sa martyrologie révolutionnaire, il révèle encore dans l’œuvre de David le prototype d’une Nouvelle peinture d’histoire, laquelle « ne passe pas par les champs de bataille mais par l’exaltation et la réflexion des individus ».